8. MISE EN OEUVRE DE L'INSTALLATION
sous-chapitre 4 : LES FILTRES
1) Boîte à feuilles :
Il est bon, en sortie de gouttière, d’éliminer les feuilles et autres brindilles. J’ai confectionné des tamis avec des moustiquaires. Le principe est de laisser tomber l’eau de la gouttière sur une moustiquaire tendue et en pente. L’eau va traverser la moustiquaire à la verticale alors que les impuretés seront retenues par le tamis et seront, petit à petit, éjectées du plan incliné. L’eau ainsi tamisée (par la moustiquaire) est récupérée dans un bac et poursuit son chemin vers la cuve. On peut utiliser des regards de fosses qui sont vendus pour moins de 7000 F chez SOROCAL et qui sont prêts pour cet usage détourné de leur destination initiale ! On les incline, on tend la moustiquaire dessus comme une peau de tambour (utiliser un sandow) et la sortie est déjà prête à être raccordée.
2) Le premier filtre est un filtre à disques.
Ce filtre va enlever les particules de 1mm environ qui ont traversé la moustiquaire - jusqu’à 130 microns (soit 0,13 mm). Le filtre est démontable et nettoyable sans aucun consommable. On le pose généralement à la sortie du réservoir OU à l’entrée du surpresseur ou de la pompe de relevage car il existe deux manières d’avoir de l’eau sous pression à la maison : a) utiliser un surpresseur ou b) remonter l’eau dans une citerne sur une colline pour qu’elle puisse redescendre par gravité (l’eau, pas la citerne).
3) Filtre tamis
Les réseaux d’arrosage de jardin équipés de goutte à goutte ou d’asperseurs divers (fonctionnent aussi en été) doivent recevoir de l’eau filtrée à 70 microns au minimum. Il existe des filtres à tamis lavables qui filtrent à 50 microns et on a donc une petite marge de sécurité. Ce filtre à tamis est le premier filtre monté en sortie de surpresseur ou en arrivée de citerne gravitaire, dans le cas où on a utilisé une pompe de relevage. L’eau d’arrosage est puisée à la sortie de ce filtre car il n’y a nul besoin de filtrer l’eau plus fin.
4) premier Filtre filamentaire
Comme son nom l’indique, il est composé d’un fil de polypropylène qui est enroulé d’une manière plus ou moins serrée. Sur ce premier filtre, l’enroulement est calculé de sorte à créer un filtre de 25 microns de passage. Ce filtre arrête donc les particules deux fois plus fines que le filtre précédent et évite au filtre suivant de s’encrasser trop rapidement.
5) Deuxième filtre filamentaire
C’est la suite du 4) et il est fabriqué pour arrêter jusqu’à 5 microns.
A ce stade, on peut utiliser cette eau pour les douches, laver le linge ou faire la vaisselle. L’eau est aussi bien filtrée qu’avec un filtre à sable de piscine, mais elle n’est pas encore potable. La seule raison pour laquelle je n’utilise pas de filtre à sable, c’est que, trop souvent, dans ces installations, la pression en amont du filtre est trop forte pour sa conception et détériore la vanne cinq voies.
Mais on peut tout à fait envisager un filtre de piscine dans les cas qui s’y prêtent. Le filtre à sable a aussi l’inconvénient d’utiliser pas mal d’eau pour son rinçage…
6) Le filtre à charbon actif
Il est le premier étage de la filtration « eau potable » (contrairement à ce que croient les pépiniéristes, ça ne veut pas dire qu’on peut la mettre en pot). Le charbon actif arrêtera les molécules de métaux lourds comme les poussières de Nickel ou les particules fines de peinture de vos toits, les pesticides et insecticides etc. Il faut changer le charbon, au minimum tous les 3 à 6 mois car il a tendance à perdre ses effets avec le temps, quelle que soit son utilisation : intensive ou non…Je recharge mes cartouches de charbon moi-même avec du charbon acheté chez Mésachimie en sacs de 20 kg. C’est bien moins cher que de changer la cartouche et c’est vraiment facile à faire. Les interstices dans le charbon font environ 2 microns, mais ce filtre actif a tendance à phagocyter des particules bien plus fines.
7) Le filtre à céramique
C’est le dernier de la liste, et après lui, vous pouvez boire l’eau : promis. Sa structure en porcelaine (de mouton ou de Limoges ?) filtre à 0,45 microns et c’est justement la taille d’une bactérie, quelle aubaine ! A la sortie de ce filtre porcelaine, on peut donc savourer une eau potable.
Nous buvons cette eau depuis plus de 5 ans et les analyses sont bonnes.
Voici la fin de ce dossier sur l’autonomie en eau de pluie. Si vous avez des questions particulières, je peux tenter d’y répondre et partager ce que j’ai découvert dans ce domaine. Je ne peux que souligner l’urgence à se rendre autonome, à agir, à construire, à faire, à devenir le pilote de sa vie et donc à EXISTER…
Dossier réalisé par Paul Sud - nov. 2022