4. SEQUESTRATION DE L'EAU DE PLUIE

Il existe un courant d’idées émergent et qui consiste à colporter la notion de « séquestration d’eau » lors de sa récupération et de son stockage. Les puristes s’insurgent sur ce captage « non naturel » d’une eau que le ciel déverse sur la terre. Les mêmes puristes affirment que l’homme, en stockant de l’eau de pluie (ou de rivière) prive ainsi les cours d’eau et les nappes phréatiques d’une quantité de liquide qu’elles auraient reçu en « temps normal ».

Chacun aura son point de vue, mais il est important de s’écarter des mélanges de genres et de grandes confusions à tous les étages qui débouchent sur des croyances.


A mon petit niveau, et pour tout ce qui concerne « l’écologie » ou « l’environnement », j’essaie de rester très terre à terre et très LOGIQUE.

1) Il ne faut pas confondre utilisation personnelle et vivrière de l’eau avec une utilisation industrielle.

2) On ne peut pas partir du principe que TOUT ce que fait l’homme est forcément négatif car on ne peut plus rien faire.

3) Enfin, s’il n’existe aucune solution parfaite, un compromis avec une tendance bénéfique est toujours préférable à une destruction totale ou a un attentisme qui ne mène à aucun correctif…

Dans le cas du captage des eaux de pluies par des individus qui vont l’utiliser pour VIVRE et CULTIVER à une échelle vivrière (donc réduite), où est l’impact sur les transits naturels d’eaux de pluies ?

SURTOUT SI ON COMPARE LA SOLUTION D’UN TOIT CAPTEUR AVEC CELLE D’UN BARRAGE !

Je ne ferai aucun discours sur les eaux pluviales en milieu urbain car c’est un vaste sujet sur des sols rendus imperméables par le béton et l’asphalte. Cette récupération serait un gain énorme, mais là n’est pas le débat que je tente d’éclairer.

Restons sur ce qui nous intéresse ici : récupérer de l’eau de pluie pour sa propre consommation, voire, pour arroser ses cultures vivrières. Soyons précis : nous parlons de capter de l’eau d’un toit et de stocker cette eau dans une cuve ou citerne. Il s’agit bien là d’une « séquestration » car l’eau ne suivra pas son cours naturel et sera relâchée, plus tard, au fil de NOTRE utilisation.

Je ne vois que des avantages à cette séquestration car :

a) La quantité d’eau captée est égale à la quantité d’eau qui tombe sur la surface du toit. Il est facile de comprendre que la surface du toit en milieu rural ne représente qu’un pourcentage infime de la surface totale au sol. Prélever cette quantité est donc insignifiant et ne réduira, en rien, la taille des cours d’eau, ni le remplissage des nappes phréatiques…

b) Sur sols dégradés, cette modération des flux éliminera même, un peu, l’érosion aux alentours de la maison.

c) Suite à ce qui a été exposé en a), on peut aussi se rendre compte que : un toit qui a déjà un usage évident (abriter), peut servir pour un autre usage(récolter)…alors que sinon, on doit en passer par des barrages, des réseaux et tranchées associées…bref on évite des solutions bien pires qui détourneraient l’eau avec un impact beaucoup plus important...

d) L’eau captée sera donc utilisée à des moments où il ne pleut pas, voire en période sèche et ce sera alors une source bénéfique d’humidité pour les plantes, les insectes, ou l’évapotranspiration et une partie de cette eau, une fois infiltrée, rejoindra les ruisseaux ou les nappes à un moment crucial de déficit hydrique : donc ce sera une « aide » à la nature, et non un handicap…

Pour plus d'information sur la récupération d'eau et l'irrigation par gravité, un fichier PDF en téléchargement (1,3 Mo) est accessible en cliquant ci-dessous.


CONCLUSION

Je pense qu’avec un peu de logique et en comparant avec les solutions autres (réseaux), capter de l’eau de son toit pour une consommation personnelle et un arrosage de cultures vivrières ne semble pas présenter d’entrave significative au cycle de l’eau et je ne vois pas, ici, matière à controverse, mais encore une fois, à chacun son avis et à chacun sa vision !

J’ai trouvé indispensable, alors que nous prenons conscience de tous les dégâts occasionnés par l’homme sur les milieux naturels, de porter à réfléchir sur la pertinence de la récupération de l’eau de pluie et des impacts possibles que cette pratique pourrait engendrer. Ce chapitre représente donc une étape préliminaire à toute installation pratique et les chapitres qui suivent sont autant d’étapes incontournables AVANT de se décider à passer à l’action !!! en conscience !!!